21 janvier 2018

Zone à défendre




L'acronyme ZAD paraît parfaitement compatible dans de nombreux domaines, y-compris intellectuels. De manière générale on pourrait appliquer cette expression à tout ce que nous souhaitons protéger ou garder par devers nous.

L'épisode exemplaire de la résistance spontanée et tenace à la construction d'un aéroport international à Notre-Dame-des-Landes constitue à cet égard non seulement un prototype en matière d'écologie, mais plus généralement encore sur le plan politique et sociétal. Le gouvernement ne s'y est d'ailleurs pas trompé : derrière les zadistes il y avait très clairement une volonté politique et idéologique, mais également des significations diverses, voire une enfilade de nuances qui faisaient de l'ensemble de la situation un tableau extrêmement complexe et exemplaire.

Le Premier Ministre Philippe semble donc avoir parfaitement intégré toutes ces données lorsqu'il a opté pour la solution du grand Nantes, tout en signifiant aux zadistes d'avoir à quitter les lieux à la fin de la trève hivernale. On ne verra donc pas la construction d'un nouvel aéroport dans ce paisible environnement naturel.

Ainsi peut-on d'ores et déjà saluer la victoire de ceux qui ont défendu avec beaucoup de détermination cette magnifique parcelle de nature réquisitionnée sans consultation à des fins purement commerciales et dont l'utilité était pourtant loin d'être démontrée. En effet, toutes les études comparatives sur le plan international le démontrent, l'aéroport de Nantes est encore loin d'être arrivé à saturation et des extensions de la piste actuelle sont possibles sans même qu'il soit nécessaire de procéder à d'importants travaux. On a donc sagement renoncé à ce projet fantaisiste, au grand désespoir des entrepreneurs qui voyaient déjà miroiter des profits juteux, avec des chantiers à rallonges sur un terrain vierge de tout encombrement.

Il convient donc d'être désormais particulièrement vigilant en ce qui concerne la protection de l'environnement dans une société de consommation souvent urbaine et peu familière avec les sites naturels, qui sont pourtant les poumons de la planète...