18 octobre 2018

Infrastructures de l'inspiration



En général on a tendance à considérer que les pensées qui nous traversent sont spontanées et qu'elles ne font l'objet d'aucune supputation antérieure. Qu'elles coulent en quelque sorte de source, selon l'expression consacrée…




De fait, la pensée est un mécanisme extrêmement complexe et même si un grand nombre de ses opérations se font en-deçà d'un seuil de perception consciente, il est toutefois possible d'en retracer le parcours dans certaines conditions, pour autant qu'on prenne le temps de se prêter au jeu.

Dans la vie quotidienne, la pensée se distribue entre les nécessités triviales d'ordre domestique (nourriture, toilette, soins, nettoyage et rangement de l'habitation), les activités programmées ou courantes (travail, rendez-vous divers, achats), les thèmes de réflexion récurrents (projets, soucis, etc...) et les thèmes aléatoires.

Le champ sémantique représente pour la conscience ce que la forêt vierge est au chasseur : un terrain de jeux illimité. Chaque nouvelle étape permet à l'imagination de se mettre en branle et de partir à l'aventure, ou de découvrir de nouveaux horizons pour d'anciens thèmes de réflexion. Quant à la faculté d'imagination elle-même, si certains individus en sont largement pourvus, d'autres gagneraient à développer cette faculté, notamment par la lecture. Il est par ailleurs probable que l'usage quotidien de la télévision et des réseaux sociaux permet d'accroître notablement le contexte intellectuel des usagers (sans présager de la qualité de l'usage qui en est fait).

De nos jours, la communication prend de nouvelles formes et permet des échappées sur des terrains totalement innovants, voire expérimentaux. On dirait que des ruches d'intelligences sont à l'œuvre et communiquent à distance, sans jamais se rencontrer ni se connaître. Cette nouvelle forme de télépathie collective est certainement un tournant majeur dans l'histoire de l'humanité et permet de présager de prochaines expériences de grande ampleur.

En particulier, on devrait pouvoir parier sur le développement des voyages spatiaux et peut-être la rencontre avec d'autres formes d'intelligence...









14 septembre 2018

Jazzman (2)



Note : l'article original ayant été malencontreusement effacé ainsi que les savoureux commentaires que les lecteurs y avaient laissé, ceci en est donc une seconde version.





Brillant, insaisissable, audacieux, il fait mine d'être un loup solitaire.


Pourtant cet électron libre ne déteste pas les mondanités. Bien au contraire, il sait parfaitement se montrer au bon endroit au bon moment et pour se mettre en scène, il lui suffit en somme d'activer sa créativité, sa vaste culture, ainsi que sa légendaire impertinence…

Il se déplace comme un elfe parmi les blogs littéraires en distribuant tour à tour ses critiques acides et ses traits d'esprit. Rien ne semble lui échapper, il est toujours là où il faut.


Prodiguant tour à tour les persiflages et ce qui pourrait passer pour des encouragements, ses bons mots sont dignes d'une anthologie. Nous en produisons ici quelques exemplaires savoureux en espérant encourager d'autres mineurs de fond à collectionner ses verbatim.


Ainsi, en mai 2015 lors de la publication du Petit Traité d'anti-écologie par H16, le Jazzman ne pouvait manquer de saluer l'évènement à sa manière, sur le site de Didier Goux qui est sa cantine habituelle :

"H16 est un très bon écrivain qui règne avec maestria sur un troupeau de moutons-commentateurs déguisés en chiens-loups qui attendent le billet de 09h00 pour sonner l'hallali depuis leur place de travail open-space d'une entreprise privée, gage de turbo-libéralisme pas du tout capitaliste de connivence, non mais.
En ce moment on peut assister aux débuts émouvants de Barbara Bonsaï qui parfois donne la papatte à contretemps et se fait rabrouer par l'encadrement. Elle rêve d'accéder au statut de femelle dominante comme Black Mamba.
Pourtant le terrain de jeu est parfaitement délimité.
Imaginons qu'un comique s'avise par exemple de parler de la dizaine d'américains qui ont marché sur la Lune en pyjama blanc sans se prendre la moindre micro-météorite ou baffe de vent solaire...
Le regard de H16 se fige, on ne rigole plus, et il récite :
Cela n'a pas de sens de se demander si c'était techniquement possible, cela a eu lieu donc c'était techniquement possible.

Des heures sombres, oui, mais seulement grâce aux ray-ban teintées…"


Nous avons là un modeste exemple de l'humour si particulier de ce trublion cultivé qui promène son regard perçant et ses commentaires meurtriers dans les moindres recoins du web francophone en n'ayant pas peur d'affronter les sombres ruelles sans éclairage… Nous ne pouvons donc qu'encourager les gourmets à dénicher ces traits d'esprit, que l'on trouve principalement sur le site de Didier Goux.

Quant "aux débuts émouvants de Barbara Bonsai", nous renvoyons le lecteur à notre article de Seuil critique du 25 septembre 2014, intitulé "Comment H16 transforme les glissements de réalité". On y verra que je ne suis pas entrée au club les mains vides !

En fin de compte il convient considérer Jazzman comme la conscience des blogs français. A quoi nous ajoutons volontiers, des blogs francophones d'une certaine classe…









1 septembre 2018

Mystérieux ministère









Ce lundi, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique a dénoncé les lobbies qui militent dans les cercles du pouvoir, et en particulier ceux des chasseurs. Ce n'est qu'à la lecture de la lettre de démission de Nicolas Hulot que les Français, médusés, ont soudain pris conscience qu'ils avaient un ministre… de quoi, au fait ?

Ecologie, nous dit-on. Serait-ce donc une sorte de ministère de la nature ?


"Après avoir refusé le ministère de l'Écologie successivement proposé par les présidents Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, il accepte en 2017 d'être nommé ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire, au sein des gouvernements Philippe I et II, sous la présidence d'Emmanuel Macron. Il annonce sa démission du gouvernement l’année suivante."


En réalité, il faut bien reconnaître que cette fonction est en grande partie honorifique et qu'elle a pour but principal de rassurer ceux, et leur nombre va croissant, que les diverses expériences de l'industrie, ainsi que ce qu'il est convenu d'appeler "accidents industriels" pourraient bien inquiéter…

Le fait de mandater un Ministre de l'Ecologie représente donc pour un gouvernement moderne un requisit incontournable. Encore faut-il qu'il soit crédible. Or, la personnalité de Nicolas Hulot pouvait d'emblée être sujette à de nombreuses interrogations, liées notamment à ses diverses activités commerciales, représentées per exemple sur le marché par sa propre marque Ushuaia. On n'aurait d'ailleurs pas eu tort de voir là sinon une sévère contradiction, du moins un tempérament plutôt  "business friendly", ce qui pour un écologiste pourrait à bon droit paraître suspect.

Or, il semble que pour représenter de manière objective la protection de la nature, la préservation des eaux et des sols ainsi que le respect du vivant dans son milieu, il vaut sans doute mieux éviter de choisir d'emblée un angle biaisé tel qu'un intérêt particulier ou encore un point de vue spécifique lié au commerce. En effet, l'écologie est un sujet global concernant les nombreuses strates de la nature qui interagissent entre elles, parfois selon des schémas extrêmement complexes. Il n'est donc pas question de les dissocier artificiellement ou d'en édulcorer l'influence.

On chuchote par ailleurs dans les rédactions que Daniel Cohn-Bendit pourrait être sur les rangs pour remplacer Hulot.
Affaire à suivre, donc...


22 août 2018

Transitions






Il en va des changements de saison comme des états d'âme, tout réside dans les détails. Les esprits cartésiens n'y verront que les grandes lignes directrices avec des axes principaux, alors que les poètes et les philosophes s'attacheront plutôt à en décrypter les implications psychologiques sous-jacentes…

Lorsque la nature se transforme sous l'effet des saisons ou encore des variations du climat, l'esprit n'a de cesse d'y trouver toutes sortes de causes et d'en projeter par jeu les conséquences probables ou imaginaires. Mais que l'on soit adulte ou adolescent c'est toujours à regret que l'on doit quitter cette saison médiane qui évoque pour tous une sorte d'été éternel.

En vérité, nous sommes les enfants du jour et de la nuit : notre esprit pianote sur les touches blanches et noires comme un organiste virtuose. La dualité est toujours notre méthode d'approche et de calcul, une habile et instinctive triangulation que pratiquent par ailleurs beaucoup d'animaux terrestres et volants.

L'art de la transition s'acquiert avec l'âge et l'expérience, bien que cette étape existentielle puisse souvent s'avérer compliquée. Il s'agit de comprendre et d'accepter une nouvelle situation que nous n'avons certes pas choisie délibérément, mais que nous avons sans doute provoquée par nos choix antérieurs. Il convient donc de laisser derrière nous sans remords ni regret un épisode que nous avons marqué de notre empreinte et qui nous laisse, sinon des souvenirs précis, du moins la possibilité d'avoir vécu une expérience intéressante.

En définitive, nous vivons souvent l'instant présent sans même y attacher d'importance, certains que notre esprit aura soigneusement enregistré la photographie du moment… et en effet, la mémoire est vaste comme un hall de gare. Mine de rien tout y figure, y compris des éléments dont nous n'étions peut-être même pas conscients sur le moment. Il ne tient qu'à nous de parcourir cette bibliothèque vivante et de continuer à l'enrichir par nos observations et nos découvertes.




29 juillet 2018

Inspirations diagonales







Dans le grand désert flou de l'été qui dispose insidieusement l'esprit à une certaine paresse, il s'agit néanmoins de rester vigilant et de ne pas perdre le nord.


En effet, en dépit des prises de parole épisodiques que les autorités politiques ainsi que les pseudo-éminences culturelles se plaisent à distribuer au gré de leurs intérêts particuliers et bien souvent contradictoires, il règne pourtant un curieux flou artistique sur des incidents qui gagneraient au contraire à leur mise sur la place publique.

Le décryptage en est rendu d'autant plus malaisé pour le simple citoyen que ces enjeux sociétaux relèvent de domaines généralement assez vagues et mal définis, s'agissant principalement de psychologie appliquée et de sociologie.

Et comme si cela ne suffisait pas pour perturber la quiétude estivale, on apprend qu'en cette période de vacances les trains ne circulent en France qu'à cinquante pour cent en raison de pannes de courant dont on ne connaît pas encore la cause… Bref, tous ces embarras concourent méchamment à perturber cette période pourtant idéalement située dans le grand vague, quelque part entre juillet et août.

L'honnêteté oblige néanmoins à reconnaître que pour compenser ces petits tracas domestiques, il nous fût donné d'assister à un spectacle d'une grande intensité poétique qui ne se reproduira pas avant un siècle. Pourtant même les nuages semblaient s'être mis de la partie pour nous empêcher d'admirer cette éclipse de lune séculaire.

Mais la beauté triompha et pendant près d'une heure nous avons pu assister à ce spectacle saisissant de la lune pleine et d'un rouge profond qui paradait souverainement dans le ciel, escortée au sud par la planète Mars.






La Lune au plus près de la Terre et pleine de son éclat pourpre.


La plus longue éclipse totale du 21ème siècle.
La phase dite de totalité aura duré 1h 43.










12 juillet 2018

Convalescence




Il est étrange d'avoir l'impression d'avoir accompli un grand voyage en terrain miné et d'en être fort heureusement ressorti vivant…



Tout débute par un incident anormal, rapidement suivi par la prise de conscience de la gravité de la situation. L'appel d'une ambulance ne traîne pas, puis tout s'enchaîne rapidement comme lors d'un voyage. Il n'est plus temps de reculer…


Passons sur le séjour tout à la fois pénible et confortable dans un excellent hôpital portant de surcroît le nom poétique d'Hôpital des Trois-Chênes.  S'enchaînent les longues journées passées à attendre les soins divers et surtout les repas qui sont les seules distractions sérieuses reliant le patient au monde et lui procurant un certain goût de vivre.

Une fois cette épreuve passée, le reste ne sera plus que surprises et redécouvertes. Le monde que nous considérions d'un oeil blasé nous paraît soudain rempli de centres d'intérêt plus attractifs les uns que les autres. Se retrouver chez soi, pouvoir à nouveau s'asseoir sur sa terrasse nous semble soudain un privilège délicieux. Tout nous émerveille et nous enchante, nous goûtons les petits plaisirs de la vie avec une gourmandise renouvelée. L'après-midi nous cédons à la tentation du chocolat noir et le soir, avec le dîner, nous n'hésiterons pas à déguster une bonne bière brune de fabrication artisanale.

Un rien nous enchante et les petits plaisirs de la vie reprennent cette saveur particulière qu'ils avaient perdus depuis belle lurette. Un petit voyage aux limites nous rappelle notre condition d'être fragile et (peut-être) mortel. Sachons donc nous en souvenir et méditer plus souvent sur cette pure merveille, ce miracle incroyable qu'est la vie...







18 mai 2018

Encombrements

 



En ce début de printemps qui se cherche encore, qui bute sur les Saints de Glace et qui s'y casse même un peu les dents, il y a tout lieu d'établir un état des lieux philosophique.

En effet les apparences nous deviennent aussitôt moins évidentes dès lors qu'on se met à les observer de l'œil dubitatif qui convient, ce qui veut dire d'un certain regard qui en sait déjà long...

Mais que le lecteur se rassure, il n'est pas question d'un nouveau rapport sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, cet épisode ayant déjà été élucidé comme le démontre la photo ci-contre.

Il s'agit ici d'examiner de plus près notre manière de traiter tous ces embarras divers qui parsèment parfois nos journées et nous rendent la vie impossible. Il arrive qu'au lieu de pouvoir vaquer paisiblement à nos affaires nous éprouvions une sorte de résistance, de réticence intérieure qu'il s'agit dès lors d'analyser, afin de pouvoir y remédier. A moins que l'on ne se décide d'opter pour une solution plus radicale encore qui consistera à ne rien faire du tout. Mais il s'agit là d'un art qu'on met toute une vie à perfectionner et que, contrairement à ce que l'on peut en dire ça et là, il ne s'agit pas d'un vice antisocial mais bien d'une formule philosophique sophistiquée.

Nombreux sont ceux qui se réajustent à chaque changement de vitesse avec l'aisance d'un élastique, d'autres sont imperturbables et vivent dans leur bulle. Entre les deux il y a toute la gamme des émotifs, des calculateurs, des sensibles, etc... Avec l'âge, les attitudes s'affinent et se diversifient.

Les jeux de société les plus intéressants à observer sont ceux qui donnent à voir la psychologie des personnages, leurs complexes, leur idéologie. En effet il y a là un éventail de trouvailles d'autant plus fécond si l'on en possède les clés et les codes d'entrée.

Vous aussi vous pouvez jouer à ce jeu en toute circonstance, tout seul ou même en compagnie, amusez-vous à définir l'encombrement et la suite à donner...

 

18 avril 2018

Boule de cristal, mode d'emploi




Voyons de plus près ce que recèle ce territoire énigmatique qui s'ouvre devant nous et que nous avons pour mission de traverser sans trop d'encombres.
 
D'abord se dessinent des évènements et des émotions qui ressemblent à des choses que nous connaissons déjà, des moments que nous avons traversés, des épisodes plus ou moins positifs et qui laissent une certaine empreinte dans notre mémoire. D'autre part, il y a tous nos rêves, nos chagrins intimes et nos mystères. Tant de choses délicates et en même temps, si lourdes de sens...
 
Si la boule de cristal peut refléter le futur ce n'est qu'en revenant encore et toujours sur le passé, celui-ci n'étant que de l'avenir en gestation. En vérité, le pot de confiture et la boule de cristal ont tous les deux la même vocation, celle de dévoiler le fond des choses et de révéler ainsi la trame de l'histoire en cours.
 
Et c'est précisément ce fond des choses que le philosophe aussi bien que le poète essayent de capter au mieux de leur intuition. En réalité cette mise en scène fait apparaître des aspects insoupçonnés et trop souvent oubliés dans la routine quotidienne qu'impose la société moderne.
 
En effet, ne sommes-nous pas lassés parfois par ces tourbillons d'articles épinglant des évènements aussi périphériques qu'éphémères, sans un seul instant s'interroger sur leur pertinence ni se référer à un fil conducteur plus général. On est dès lors amené à s'interroger sur les rouages de notre société et sur la pratique frénétique des blogs. Une sorte de bavardage pour passer le temps ? Des moineaux qui pépient, mais pour dire quoi ?
 
Et encore, où en est-on de la perspective de profondeur, peut-on encore penser et discuter la complexité alors même que tout semble fait pour uniformiser les contenus et faire tourner les horloges à la même heure.

Dès lors et ans hésiter, nous optons quant à nous pour la pratique à l'ancienne, le travail d''orfèvre sur son établi et les manies de vieil érudit, nous laissons couler le temps comme l'on déguste l'eau d'une délicieuse cascade...
 
 
 
 
 
 

7 mars 2018

Le cas des giboulées de mars

 



Nous nous attarderons aujourd'hui sur ce phénomène qui déclenche en nous des émotions variées et souvent contrastées. Après les longs épisodes passés à traîner de la savate autour du poste amiral, à savoir le fauteuil confortable avec vue panoramique sur la télé et ordinateur plat à portée de la main, nous daignons jeter un œil circonspect sur ce que le nature veut bien nous offrir, passé le rideau protecteur de nos grands cèdres de l'Atlas...

Et pour parler franchement le spectacle qui s'offre à nous n'a rien de réjouissant : quelques rayons de soleil font office de leurre, bien vite démenti par une ondée assez violente pour nettoyer à peu de frais tous les trottoirs de la ville. Des bourrasques de vent s'évertuent à tester l'élasticité des arbres (pour un humain on dirait la souplesse, mais étant donné qu'il s'agit du règne végétal on fait ici référence à la faculté naturelle de plier sans se briser).

Après un court instant de soleil aveuglant et agressif, retour au ciel plombé qui est devenu notre décor habituel tout au long de ces mois d'hiver. Quel que soit notre âge, nous ne serons jamais vraiment habitués à ces changements de saison car si leur date est prévisible, leur forme est toujours une surprise. De même dans les pays tropicaux avec la saison des pluies ou le phénomène de la mousson, ce qu'il y a de bien c'est qu'on ne s'ennuie jamais.

Il y a là une foule de questions philosophiques à brasser pour celui qui possède le don de l'observation, à l'instar de ces vieillards tranquillement accoudés à leur fenêtre et qui regardent le lointain en contemplant le proche...




21 janvier 2018

Zone à défendre




L'acronyme ZAD paraît parfaitement compatible dans de nombreux domaines, y-compris intellectuels. De manière générale on pourrait appliquer cette expression à tout ce que nous souhaitons protéger ou garder par devers nous.

L'épisode exemplaire de la résistance spontanée et tenace à la construction d'un aéroport international à Notre-Dame-des-Landes constitue à cet égard non seulement un prototype en matière d'écologie, mais plus généralement encore sur le plan politique et sociétal. Le gouvernement ne s'y est d'ailleurs pas trompé : derrière les zadistes il y avait très clairement une volonté politique et idéologique, mais également des significations diverses, voire une enfilade de nuances qui faisaient de l'ensemble de la situation un tableau extrêmement complexe et exemplaire.

Le Premier Ministre Philippe semble donc avoir parfaitement intégré toutes ces données lorsqu'il a opté pour la solution du grand Nantes, tout en signifiant aux zadistes d'avoir à quitter les lieux à la fin de la trève hivernale. On ne verra donc pas la construction d'un nouvel aéroport dans ce paisible environnement naturel.

Ainsi peut-on d'ores et déjà saluer la victoire de ceux qui ont défendu avec beaucoup de détermination cette magnifique parcelle de nature réquisitionnée sans consultation à des fins purement commerciales et dont l'utilité était pourtant loin d'être démontrée. En effet, toutes les études comparatives sur le plan international le démontrent, l'aéroport de Nantes est encore loin d'être arrivé à saturation et des extensions de la piste actuelle sont possibles sans même qu'il soit nécessaire de procéder à d'importants travaux. On a donc sagement renoncé à ce projet fantaisiste, au grand désespoir des entrepreneurs qui voyaient déjà miroiter des profits juteux, avec des chantiers à rallonges sur un terrain vierge de tout encombrement.

Il convient donc d'être désormais particulièrement vigilant en ce qui concerne la protection de l'environnement dans une société de consommation souvent urbaine et peu familière avec les sites naturels, qui sont pourtant les poumons de la planète...